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Date de création : 27.11.2015
Dernière mise à jour :
22.01.2025
87 articles
Les psychologues comme les psychiatres méconnaissent trop souvent l'influence que les microbes présents dans notre cerveau et notre organisme peuvent avoir sur notre comportement. En effet, beaucoup d'individus ont dans leur propre cerveau des cellules provenant d'un autre être humain. C'est en tout cas ce que s'emploie à rappeler Peter Kramer, chercheur en psychologie à l'université de Padoue, en Italie, qui veut dresser un panorama des conséquences que peut engendrer la cohabitation de notre organisme avec ces entités indépendantes. Selon lui, l'homme est à la fois le fruit d'éléments humains et non-humains, dont l'interaction détermine l'être. "Les êtres humains ne sont pas des individus unitaires, mais des super-organismes (…) Un très grand nombre d'éléments humains et non-humains se battent constamment à l'intérieur de nous pour obtenir le contrôle de notre organisme" assure-t-il. Dans un article rédigé conjointement avec Paola Bressan, et publié dans la revue "Perspectives in Psychological Science", il appelle les psychologues et les psychiatres à s'intéresser aux conséquences que cela peut avoir sur le comportement d'un être humain au cours de sa vie. Pierre Roubertoux explique à Atlantico : "La revue "Nature Reviews" a consacré un bilan à ce sujet en 2009. Il ressort de cet article que le cerveau module le fonctionnement intestinal, et en particulier le régime de la flore via le système de contrôle des émotions. Donc, ce ne serait pas un effet à sens unique mais une interaction entre cerveau et intestin. Ensuite, et même si on a trouvé une implication de la flore dans l’activité de la sérotonine dans l’hippocampe (ce qui voudrait dire une implication sur la mémoire), l’effet pourrait être indirect." Le professeur de génétique et de neurosciences à Marseille de préciser : "Un article récent tendrait à confirmer (ce qu’on soupçonnait déjà) que cette implication de la flore intestinale sur le fonctionnement cérébral passe par la plus ou moins grande perméabilité de la barrière hémato-encéphalique. La flore jouerait sur cette barrière, la rendant moins efficace et permettant ainsi l’entrée dans le cerveau de molécules qui , d’ordinaire n’y pénètreraient pas. Affirmer le "contrôle bactérien" sur le fonctionnement cérébral semble solliciter fortement les résultats publiés." Au-delà des simples gènes hérités de ses propres parents à la naissance, un individu est composé d'une véritable mosaïque de virus et de bactéries, mais renferme aussi probablement les caractéristiques d'autres êtres humains. Dans le cas de jumeaux, un individu a en effet de grandes chances de porter en lui des fragments de son sosie, dispersés dans son corps et son cerveau. Aussi étrange que cela puisse paraître, ces différents éléments sont pourtant susceptibles d'influence notre comportement. L'exemple le plus explicite est certainement celui de frères siamois partageant le même cerveau, explique Kramer, même si de simples jumeaux peuvent également avoir partagé les mêmes organes sans s'en rendre compte. Au tout début du processus de développement, les cellules peuvent être échangées entre des jumeaux ou des triplés. Autrefois considéré comme rare, ce phénomène est aujourd'hui reconnu comme étant assez fréquent. Environ 8% des jumeaux non-identiques, et 21% des triplets ne comportent par un seul mais deux groupes sanguins. Le premier est le fruit des propres cellules d'un individu, et le second est produit par des cellules "aliènes" provenant de son jumeau. Il s'agit donc en quelque sorte d'un chimère, la fusion de deux corps différents, qui peut se caractériser dans plusieurs organes, dont le cerveau.